Par delà les tensions infinies du monde ce gui, à partir de la terre, fleurit sur le ciel pur de la métaphysique sont les bourgeons de l'éthique. En l'occurrence, dans ce livre rare, ceux de la morale bouddhique se déclinent selon l'application des vœux particuliers doublés d'une pratique d'ouverture universelle. Par la connaissance des données, du développement de questions cruciales, grâce également au degré d'engagement individuel sur la voie, la perspective du message de l'Eveillé et ses conséquences inaugurales d'un état (...) d'esprit autre s'éclairent quasi scientifiquement. Se démarquant du simple dogme d'un comportement idéal, ce cheminement positif révèle la fonction utile de l'humaine condition qualifiée par l'expérience de préceptes transformateurs. Une conduite de vie s'amorce sans coup férir. Pacifier le sensible par la force de donner corps à une bonté impersonnelle, à des mœurs positives, participe d'un essentiel actif, apaisant, qui donne levain et sens à notre présence d'être vivant ici. (shrink)

Introduction au numéro spécial "L'articulation de la phénoménologie et de l'herméneutique chez Paul Ricœur".

Introduction au numéro spécial "L'articulation de la phénoménologie et de l'herméneutique chez Paul Ricœur".

Does Ricœur’s approach of language enter in contradiction with Husserl’s phenomenological legacy? In response to Claude Romano’s criticisms of the hermeneutical approach of language sustained by Ricœur, this paper intends to shed light on the complex connections between Husserl and Ricœur on the relations between language and experience. It aims to show, against what Romano suggests, that Ricœur’s thinking never leads to a linguistic idealism,but follows effectively a phenomenological exigency through his hermeneutical project.

Traditionnellement, une théorie de la signification doit rendre compte à la fois des conditions de vérité des phrases des langues naturelles et des relations évidentes qu'entretiennent le langage et la pensée. À ce titre, le paradigme frégéen est un modele du genre. Une phrase y est dite exprimer une pensée, laquelle lui sert de valeur cognitive et a une valeur de vérité. Différentes occurrences d'une même phrase expriment une même pensée. Si cette phrase a une occurrence dans un contexte d'attitude (...) propositionnelle, elle réfère à la pensée qu'elle exprimerait en contexte ordinaire. La théorie de la référence directe a fait voler en éclats cette image aussi simple que claire de la relation entre langage et pensée. C'est sur cet arrière-plan que prend place le livre de François Récanati, Direct Reference. Une bonne partie des efforts de l'auteur est en effet consacrée à rétablir des liens aujourd'hui étiolés. (shrink)

Ce texte s’efforce de définir la contribution possible de la phénoménologie française contemporaine au développement et à la radicalisation du projet d’une herméneutique du soi. Il s’agit, plus spécifiquement, de préciser quelle conception décentrée du soi ressort des récents travaux de Claude Romano sur l’événement et d’Emmanuel Housset sur la dimension relationnelle de la personne. Pour ce faire, l’auteur insiste sur les convergences entre les deux œuvres, tout en s’interrogeant sur les limites de ces approches.

Ce texte vise à explorer la contribution de Paul Ric?ur à une réflexion phénoménologique sur le vivant. Il s?agit notamment, à partir du débat avec Jean-Pierre Changeux, de faire ressortir l?insistance avec laquelle il s?efforce de distinguer l?approche phénoménologique du vécu de l?ap­proche objectivante des sciences du vivant, de façon à soutenir la thèse d?un dualisme sémantique entre les deux ordres de discours. Tout le travail de Ric?ur est alors d?ouvrir le discours philosophique à l?apport des sciences de la vie, (...) sans soumettre le projet phénoménologique à une naturalisation. Con­trairement à Jean-Luc Petit, qui voit dans la phénoménologie eidétique de la volonté du jeune Ric?ur ce qu?il y a de plus prometteur pour aborder la question du vivant, nous soutenons plutôt que la position originale de Ric?ur sur le vivant se laisse comprendre à partir de sa triple allégeance à la phéno­ménologie, à l?herméneutique et à la philosophie réflexive. (shrink)

Marc-Antoine Vallée | : Dans leurs différents efforts pour se défaire de toute forme d’absolutisation du sujet, plusieurs philosophes ont cherché à développer une intelligence relationnelle du soi. Pour ce faire, ils ont largement puisé dans la tradition judéo-chrétienne qui avait déjà ouvert la voie dans cette direction. Cet article montre, plus précisément, que cette intelligence relationnelle du soi se développe chez Kierkegaard, Buber, Levinas et Marion à travers une reprise philosophique du modèle de l’homme devant Dieu. Mais le (...) problème est qu’une telle approche peine à reconnaître une véritable consistance au soi. Pour éviter cet écueil, l’auteur mobilise la pensée de Paul Ricoeur afin de défendre la thèse selon laquelle les relations, les appartenances et les capacités constitueraient les trois déterminations fondamentales du soi. | : In their different efforts to get beyond any absolutization of the subject, many philosophers have tried to develop a relational understanding of the self. To do so, they have drawn heavily on the Judeo-Christian tradition, who had already paved the way in this direction. This paper shows, more precisely, that Kierkegaard, Buber, Levinas and Marion develop such relational understanding of the self through a philosophical recovery of the model of human being before God. But the problem is that such approach hardly recognizes a real consistency to the self. To avoid this problem, the author mobilizes the thought of Paul Ricoeur in order to defend the thesis that relations, belongings and capacities constitute the three fundamental characteristics of the self. (shrink)

ABSTRACT: Complex demonstratives raise problems in semantics and force a re-examination of basic principles underlying the New Theory of Reference. First, I present these problems and the relevant principles. Then, I explore the most common suggestions, for instance, as those put forward by Braun and Dever. Finally, I introduce my own view. The latter is a non-ad hoc extension of the Reflexive-Referential analysis of context-sensitive terms as discussed by Perry. It accounts for familiar problems, including those raised by the fact (...) that sometimes the object referred to does not satisfy the nominal, nor preserve the relevant principles.RÉSUMÉ: Les demonstratifs complexes soulèvent des problèmes sémantiques majeurs qui incitent à l’examen de principes sous-jacents à la nouvelle théorie de la référence. Je présente ces problèmes de même que les principes qu’ils semblent remettre en question, expose les deux principales approches des démonstratifs (celIes défendue par Braun et par Dever) et, finalement, suggère une théorie inspirée destravaux de John Perry sur les expressions référentielles sensibles aux contextes d’énonciation. Ma façon d’aborder les démonstratifs complexes est un prolongement de l’approche réflexive référentielle et fait appel à de multiples propositions exprimées par des énonciations. (shrink)

Cet article vise à dégager les implications ontologiques du projet Ricoeurien d’une herméneutique du soi tel que formulé dans Soi-même comme un autre. L’auteur retrace d’abord la double approche de Ricoeur proposant de penser l’attestation du soi suivant la notion aristotélicienne de l’être-vrai et l’homme capable selon les catégories de l’acte et de la puissance. Soulignant le caractère fragmentaire et insuffisant des analyses de Ricoeur, il explore ensuite une troisième façon de nommer l’être du soi selon la catégorie de la (...) relation, développant ainsi l’idée d’une “ontologie de la relation” sous-jacente à cette herméneutique du soi. This article aims to make explicit the ontological implications of the Ricœurian project of a hermeneutics of self as formulated in Oneself as Another . The author first redraws Ricœur’s double approach proposing to think the attestation of the self following the Aristotelian notion of being-true and the capable man following the categories of actuality and potentiality. Underlining the fragmentary nature and the incompleteness of Ricœur’s analysis, he then explores a third way to speak about the being of the self following the category of relation, thus developing the idea of an underlying “ontology of the relation” implied by this hermeneutics of the self.  . (shrink)

Humpty-Dumpty affirmait que les mots signifiaient exactement ce qu'il lui plaisait qu'ils signifient, «ni plus, ni moins». Il a parfois des défenseurs chez les chercheurs qui se sont penchés sur le problème de la non-littéralité. On peut cependant affirmer qu'ur locuteur, s'il utilise non littéralement des expressions qui ont ure signification conventionnelle, ne peut en changer à volonté la signification pour leur faire signifier exactement ce qu'il a l'intention de signifier. Par exemple, quelqu'un qui fait une métaphore ne peut changer (...) la signification des expressions qu'il utilise. C'est la thèse que je défendrai au cours des prochaines pages. On verra aussi quelles intentions devrait avoir un locuteur qui signifierait non littéralement quelque chose. (shrink)

Les quatre thèses suivantes ont pour résultat qu'il devient impossible de justifier sa croyance en l'existence d'états mentaux hors les siens propres : on a un accès direct à ses propres états mentaux ; on n'a qu'un accès indirect aux états mentaux d'autrui ; le matérialisme est indéfendable et toute prétention à la connaissance doit respecter des contraintes empiristes. L'argument par analogie, une tactique classique pour justifier cette croyance, est insoutenable, en particulier lorsqu'il se base sur le comportement linguistique. Un (...) autre argument de Putnam nous engage sur un terrain où, à la limite, il n'est plus nécessaire de parler des états mentaux d'autrui. Il faut donc rethématiser certains problèmes en théorie de la connaissance.The impossibility of justifying our commonsense belief that there are other minds follows from four theses: we have direct access to our own mental states ; we have only an indirect access to other's mental states ; materialism is untenable and our knowledge claims must be made in accordance with empiricist requirements. The well-known argument from analogy cannot be supported, especially when based on the analogy with linguistic behavior. Another argument, used by Putnam, runs on an epistemic ground. But here, the ultimate consequence is that it is useless to talk about other's mental states, a very unwelcomed conclusion. We are thus led to a reexamination of certain areas of the philosophy of knowledge, especially those connected with our knowledge of our own mental states. (shrink)

RÉSUMÉ Le principal objectif de ce texte est d'apporter certaines clarifications par rapport à des problèmes et difficultés entourant l'usage actuel des notions de culture, d'appartenance et de dialogue. L'auteur montre que l'idée selon laquelle on pourrait être prisonnier de sa propre culture découle d'une transformation récente de la signification du concept de culture. Cette idée est critiquée comme étant un mythe, le mythe de la monade culturelle, reposant sur une mécompréhension des rapports entre culture, appartenance et dialogue. L'auteur s'efforce (...) de proposer une meilleure compréhension de ces trois concepts, de façon à éviter toute forme de relativisme radical. ABSTRACT The aim of this paper is to shed light on some difficulties and problems related to the current use of the concepts of culture, belonging and dialogue. The author shows that the idea that we could be prisoners of our own culture stems from a recent transformation of the meaning of the concept of culture. This idea is criticized as a myth, the myth of the cultural monad, based on a misunderstanding of the relationship among culture, belonging and dialogue. The author tries to offer a better understanding of these three concepts, in order to avoid any form of radical relativism. (shrink)

Je présente le principe de compositionnalité et deux arguments classiques en sa faveur — un argument de Davidson et un autre attribuable aux sémanticiens vériconditionnalistes. Je soutiens ensuite que deux catégories d’expressions — les pronoms pluriels et les contextuels — constituent des contre-exemples pour l’argument vériconditionnaliste, mais pas pour l’argument de Davidson. La raison en est que les premiers ont de fortes exigences quant aux entités constituant la valeur sémantique des expressions linguistiques faisant partie du lexique d’une langue, alors que (...) l’argument de Davidson n’en a pratiquement aucune. Je propose finalement la notion de carte de contenu afin de prendre en compte l’idée que les énonciations n’ont pas toutes des conditions de vérité sémantiquement définies, mais que toutes déterminent tout de même sémantiquement, en tout ou en partie, une entité dotée de conditions de vérité.I introduce the Principle of Compositionality and two arguments usually invoked to motivate it. The first one comes from Davidson and the second one from truth conditional semanticists. I suggest that two types of terms — plural pronouns and contextuals — prove that the latter is flawed. However, Davidson’s argument remains plausible. The reason is that the truth conditional argument has very strong requirements with respect to the semantic value of lexical items, while Davidson’s is not very demanding. I finally offer the notion of a content map to fit the idea that even if all utterances do not have semantically defined truth conditions, they nonetheless determine, completely or in part, a truth valuable entity. (shrink)

Les deux dernières décennies ont été marquées dans les pays occidentaux par d’importants changements culturels dans les domaines de la sexualité et de la parenté. En France, les évolutions législatives telles que le vote du pacte civil de solidarité (pacs) en 1999 et l’ouverture du mariage aux individus de même sexe en 2013, ainsi que les polémiques et les mouvements d’opposition qu’elles ont suscités, témoignent des profondes mutations à l’œuvre dans nos systèmes de parenté et nos modes de c...

RÉSUMÉ L’identité intentionnelle soulève des énigmes quant au comportement linguistique de certains pronoms anaphoriquement liés à des quantificateurs restreints, mais qui ne peuvent être considérés comme des variables liées par ces quantificateurs. J’examine ce problème et suggère une solution, qui est une généralisation de la notion de pronom de texte, conçue afin d’analyser certains pronoms qui ont un comportement linguistique similaire. ABSTRACT Intentional identity raises problems with respect to the linguistic behavior of anaphoric pronouns linked to restricted quantifiers but that (...) cannot be variables bound by these quantifiers. I examine this issue and suggest a solution based on the notion of a text pronoun, introduced to deal with pronouns exhibiting a similar linguistic behavior. (shrink)

From classic aesthetic theories to fresh aesthetic methods, this volume is an accessible introduction to the main topics in contemporary aesthetics: the media-technological challenges, transcultural aesthetics and aesthetic methodology.

With the advent of the cloud computing model allowing a shared access to massive computing facilities, a surging demand emerges for the protection of the intellectual property tied to the programs executed on these uncontrolled systems. If novel paradigm as confidential computing aims at protecting the data manipulated during the execution, obfuscating techniques (in particular at the source code level) remain a popular solution to conceal the purpose of a program or its logic without altering its functionality, thus preventing reverse-engineering (...) on the program even with the help of computing resources. The many advantages of code obfuscation, together with its low cost, makes it a popular technique. This paper proposes a novel methodology for source code obfuscation that can be used together with other traditional obfuscation techniques, making the code more robust against reverse engineering attacks. Three program complexity metrics are used to define three different single-objective combinatorial optimization versions of the problem, which are solved and analysed. Additionally, three multi-objective problems are defined, those considering each of the selected metrics together with the program execution time, in order to avoid strong obfuscations penalizing the performance. The goal of the defined problems is to find sequences of LLVM optimizations that lead to highly obfuscated versions of the original code. These transformations are applied to the back-end pseudo-assembly code (i.e., LLVM Intermediate Representation), thus avoiding any further optimizations by the compiler. Classical genetic algorithms (GAs) are used to solve the studied problems, namely a basic cellular GA for the single-objective problems and the popular NSGA-II for the multi-objective ones. The promising results show the potential of the proposed technique. (shrink)

Kohlenbach, U., Effective moduli from ineffective uniqueness proofs. An unwinding of de La Vallée Poussin's proof for Chebycheff approximation, Annals of Pure and Applied Logic 64 27–94.We consider uniqueness theorems in classical analysis having the form u ε U, v1, v2 ε Vu = 0 = G→v 1 = v2), where U, V are complete separable metric spaces, Vu is compact in V and G:U x V → is a constructive function.If is proved by arithmetical means from analytical assumptions (...) x εXy ε Yx z ε Z = 0) only , then we can extract from the proof of → an effective modulus of uniqueness, which depends on u, k but not on v1,v2, i.e., u ε U, v1, v2 ε Vu, k εG, G 2-φuk→dv2-itk). Such a modulus φ can e.g. be used to give a finite algorithm which computes the zero of G on Vu with prescribed precision if it exists classically.The extraction of φ uses a proof-theoretic combination of functional interpretation and pointwise majorization. If the proof of → uses only simple instances of induction, then φ is a simple mathematical operation. (shrink)

Includes bibliography: p. 7-12 and bibliographical references.

Algunos autores contrarios a la práctica constitucional actualmente dominante han defendido una rigidez constitucional “mínima” como una forma “débil” del constitucionalismo en la que la voluntad mayoritaria puede identificar el alcance de los derechos fundamentales por encima de las determinaciones judiciales. El objetivo de este trabajo es plantear algunas reflexiones críticas sobre dicha propuesta, adoptando para ello como parámetro normativo la racionalidad intrínseca de la práctica constitucional contemporánea en las democracias liberales. Dicha argumentación crítica avanza del siguiente modo: en primer (...) lugar, se discute la distinción formal entre sistemas de control jurisdiccional “fuerte” y “débil”; en segundo lugar, se pone en duda la supuesta relevancia de la reforma constitucional en la concreción histórica de los derechos básicos; y, por último, se rechaza la rigidez constitucional mínima entendida como parte de un modelo constitucional genuinamente alternativo diseñado para superar la práctica constitucional dominante. (shrink)

Resumen El presente artículo, inspirado en la idea de Vernant de que la razón griega es “hija de la ciudad”, aborda el vínculo existente entre las circunstancias políticas y sociales de Éfeso y el pensamiento heraclíteo. En efecto, a partir de la tensión que se produjo entre la realidad histórica en que vivió Heráclito y el resultado de su propia reflexión sobre ella, el filósofo desarrolló una idea de organización de la ciudad, según la cual una pólis debería ser gobernada (...) por el mismo principio rector del universo -i. e. el lógos-, lo cual, en términos prácticos, se traduciría en un modelo político monárquico.This paper, inspired by Vernant’s belief that Greek reason is “a creature of the city”, explores the connection linking Heraclitus’ thought to the political and social circumstances prevailing at Ephesus. Indeed, the tension arising from Heraclitus’ own historical framework and this philosopher’s resulting outlook on it led him to conceive of a rule for organizing a city, according to which a pólis should be governed by the same principle guiding the universe -i. e. the lógos-, which would materialize in concrete form as a monarchical government. (shrink)

In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:Eichmann, Empathy, and LolitaLeland de la DurantayeISometime in late 1960 or early 1961 Adolf Eichmann, jailed and awaiting trial in Jerusalem, was given by his guard a copy of Vladimir Nabokov's recently published Lolita, as Hannah Arendt puts it, "for relaxation." After two days Eichmann returned it, visibly indignant: "Quite an unwholesome book"—Das ist aber ein sehr unerfreuliches Buch—he told his guard. 1 Though we are not privy to, (...) and nor does Arendt speculate upon this officer's intentions, it is difficult to imagine that they were limited to procuring Eichmann a little "relaxation." The tale of a homicidal madman writing under observation and awaiting a trial that will consign him either to death or prolonged imprisonment—which fate spares him by felling him with a heart attack—could hardly have been very relaxing for someone at that moment writing his own memoirs and himself awaiting a trial with similar stakes.We might imagine other intentions on the part of Eichmann's guard. Could the gesture have been ironic? Or was it motivated by a dark curiosity—something of the order of an experiment? The sulphurous halo of Nabokov's book was still burning brightly in the popular consciousness of 1960. 2 Might Eichmann's guard have seen Lolita as a sort of litmus test for radical evil, and wanted to see whether the real-life villain—he who impassively organized the transport towards certain death of countless innocents—would coldly, even gleefully, approve the various and vile machinations of Nabokov's creation?This is all only speculation. In Arendt's account, she congratulates Eichmann for his indignation and moves on to other matters. In any event, given Eichmann's radical conventionality one could hardly imagine him liking—or even very well understanding—much of the book. As [End Page 311] Eichmann himself avowed, during his adult life he had read only two books, one of them being Theodor Herzl's The Jewish State. But whatever the motivations of Eichmann's guard, whatever Eichmann's degree of comprehension, and whatever congratulations Eichmann might have deserved for his disgust, the incident raises a question for the study of Nabokov's finest work which has yet to be answered.IIBefore turning to this question, let us remain with Arendt and her notorious reader for a moment. Arendt notes elsewhere that it appeared to her that Eichmann was nearly "aphasic." She comments that, "when he did succeed in constructing a sentence of his own, he repeated it until it became a cliché," and that, "his inability to speak was closely connected with an inability to think, namely, to think from the standpoint of somebody else." Arendt offers here nothing less than a definition of thought itself. "To think" is glossed ("... namely") by Arendt as, "to think from the standpoint of someone else." Though as a definition of thought, it is hardly impressive, it nevertheless expresses something essential about Arendt's conception of thought and thinking. (3) In her view, thought is to be placed under the sign of intellectual empathy, under the sign of living in the strangeness and wonder of another's world. (Though Arendt does not mention the connection, both the language she wrote Eichmann in—English—and her native one—German—make special provision for such a sense, as he or she who is "thoughtless" is not her or she who is incapable of some form of cognition or calculation, as "thoughtless" people can indeed be very clever and very clever people have been capable of great "thoughtlessness.")Thought is thus a communal, not individualistic, thing. 4 This point is important as, though Adolf Eichmann was unlikely to have seen much of himself in the irreverent and urbane genius of Nabokov's Humbert Humbert, nor in the latter's strange eloquence, Eichmann the man and Humbert the character of the first part of the novel (to leave the repenting Humbert of the book's last pages out for the moment), share an essential trait. What Eichmann the man shares with Nabokov's literary creation is the inability or unwillingness "to think from the standpoint of somebody else." The evil they share is the... (shrink)

El libro desarrolla un análisis de la hermenéutica en general para centrarse luego en la pregunta religiosa. Destaca la necesidad de ambos niveles del preguntar y también de algún tipo de respuesta. Las religiones aparecen en este estudio como intentos de respuesta a la pregunta del ser humano por lo absoluto.